Danse. Des Garnements à la chasse aux Rossignols (D'après le Télégramme)
Quel suspense hier pour la finale de la Saint-Loup à Guingamp! Quelques
dixièmes de points séparaient deux étendards de la danse bretonne ; les Kanfarded (Garnements) de Saint-Évarzec, sur la piste des Eostiged (Rossignols) de Quimper.
Les résultats de la troisième et dernière manche du championnat national de danse bretonne étaient attendus hier
tard dans la soirée. Deux champions cornouaillais : Eostiged ar Stangala de Quimper et Kanfarded Sant Evarzeg, de la commune du même nom, voisine de la capitale cornouaillaise, étaient
aux prises pour le titre sous le regard vigilant d'un troisième groupe prestigieux, cette fois du Morbihan, la Kevrenn Alre. Les Quimpérois sont assurément les plus capés, avec à leur
actif onze titres de champion national de danse bretonne depuis 1965. C'est surtout depuis les années 1990, que les Eostiged ont assuré leur réputation. Ils ont ainsi été sacrés tous les
ans depuis 2006 (sauf en 2008, Guérande et l'an passé, Spézet). Cette année, ils étaient encore bien partis. Quimper a emporté la première manche «traditionnelle» en avril à Vannes (20%
de la note finale), puis la deuxième manche « scénique » en juin à Quimper (30% de la note). À chaque fois, ce sont les Kanfarded qui ont pris la deuxième place. Par contre Spézet, le
champion de Bretagne en titre, n'a pas réussi à se hisser aux premières places.
Eostiged ar Stangala
Tout se joue à Guingamp
La Saint-Loup devait donc ce week-end départager les Eostiged (17,78 points de moyenne), les Kanfarded
(17,67) talonnés par la Kevrenn Alre (17,34). Deux manches étaient organisées à Guingamp, une séquence plus traditionnelle samedi consacrée à un terroir (un rond des paludiers) (20 % de la note
finale) et le feu d'artifice final de la création chorégraphique hier après-midi, où les groupes présentent une mise en scène améliorée des créations de juin (30%) de la note finale.
ArShok et Brittania
Les Eostiged partaient logiquement favoris avec leur création ArShok. Pendant 25', trois «tribus», les
Tradys, les Evolutys et les Dandys, avec chacun leurs propres univers vestimentaire et musical se croisent sur scène. «Nous avons voulu montrer que nous sommes tous de la même histoire»,
expliquait le chorégraphe Gwen Le Viol pour résumer l'esprit de cette confrontation entre les époques, les modes, les envies, les rêves et les préjugés. Les Eostiged sont à l'aise dans tous les
registres, sans se renier. Les Kanfarded, de Jean-Luc Barré, travaillent un peu dans le même esprit. Ce cercle a 40 ans de moins que les aînés des Eostiged (le premier a été créé en 1989 et le
second en 1948). Sa création «Brittania» qui évoque la migration des peuples, les heurts et les échanges entre les cultures, renvoie aussi à l'histoire bretonne. L'accent a été mis sur la
participation des musiciens à la chorégraphie. Avec les Cornouaillais, aucun doute sur la modernité de la création chorégraphique bretonne. C'est le sens et l'imagination qui priment.
Ronan Larvor
Les Kanfarded Sant Evarzeg sur scène hier à Guingamp. (Photo : Emmanuel Schmitt)
Les résultats
Ce dimanche soir, à Guingamp, le festival de la Saint-Loup a fait tomber le rideau après huit jours de
tradition vivante, dont l'apogée a été atteint l'après-midi, avec l'incontournable Concours national de danse bretonne.
Ce sont les Quimpérois d'Eostiged ar Stangala, cercle cerltique de Kerfeuteun, qui a remporté, pour la
douzième fois de son histoire, le titre 2013 de champion national de danse bretonne, avec une moyenne générale de 17,06. Suivi, à 3 centièmes de points, par celui de Saint-Evarzec, qui totalise
17,03 points, et d'Auray, avec 16,29 points.
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